« Peut-être, tous, on recherche l’inconsolable. Et que personne ne nous parle de la consolation. Personne. On n’acceptera jamais la consolation d’un consolé. Jamais. Seul un être à jamais inconsolable pourra nous consoler. Tout est là... »
Dimitri Bortnikov

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Romans traduits par Sylvie Schneiter

Derek B. MILLER

Dans la peau de Sheldon Horowitz
Les Escales

3 | 380 pages | 04-06-2013 | 22.5€

Sheldon Horowitz, vieux Juif ronchon de 82 ans ("Ca signifie... il est juif, ce n'est pas un barjo banal."), ancien marine, a quitté les Etats-Unis pour vivre en Norvège aux côtés de sa petite-fille Rhéa et de son compagnon. Pourtant ses morts et sa culpabilité l’ont accompagné dans ce dernier périple, les morts qu’il n’a pas su éviter, les morts qui l’ont quitté, la mort qu’il a donnée ou provoquée ("J'ai tué mon fils, Bill. Il est mort parce qu'il m'aimait"), les guerres… Il s’installe dans un pays étrange, qu’il ne connaît pas et lorsque sa voisine se fait violenter par son compagnon, il ouvre sa porte et l’accueille accompagnée de son fils. Il assiste avec ce petit garçon à son assassinat, encore un mort… Mais il décide immédiatement de protéger ce petit, qui ne lui parle pas, qui ne sourit pas. Une cavale folle suivie par ses morts, toujours présents, qu’il interpelle et questionne, pleine de rebondissements, de dangers comme de moments loufoques ou de tendresse bourrue, mais sa volonté, cette fois, est indéfectible, il ne quittera pas le gamin. Avec comme toile de fond la Norvège contemporaine, le récit oscille entre passé et présent, entre rêve et réalité et offre les différents points de vue des divers personnages gravitant autour de Sheldon. Encore un vieux bourru particulièrement attachant !

"Quel idiot j'ai été de m'être cru capable de faire quelque chose. De m'être cru capable de prouver que j'étais plus fort que mon destin. C'est ce qui a tué mon fils. J'ai feint d'être un homme d'action, mais je ne suis qu'un rêveur."

Ecouter la lecture de la première page de "Dans la peau de Sheldon Horowitz"

Fiche #1312
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Schneiter


Buddhadeva BOSE

La fille de nos rêves
Les Presses de la Cité

2 | 168 pages | 30-10-2011 | 20€

Au hasard de leurs pérégrinations, quatre Bengalis d’âge mur se retrouvent dans le même compartiment d’un train bloqué dans la gare d’une petite ville entre New Dehli et Calcutta. Quatre hommes qui n’auraient pas dû se rencontrer, tout les oppose : leurs classes sociales, leurs apparences physiques, leurs caractères… Pourtant, eu égard au confinement et à la durée du voyage, le dialogue se noue peu à peu, surtout après l’immobilisation du train. Ils se réfugient alors dans une salle d’attente « lugubre et sordide » espérant atténuer le froid de l’hiver. Une forte impression de chaleur inonde la salle lorsque la porte s’ouvre sur deux jeunes amoureux, un couple de jeunes mariés « toujours absorbés par leur amour ». Cette vision provoque une longue série de confidences : « nous avons tous connu ce que ce couple est train de vivre ! Tout le monde a aimé » et chacun se lance avec réticence au départ dans le récit de l’Histoire d’amour qui l’a définitivement marqué : amour déçus, amours impossibles, amours partagés… Voyage au sein de la petite bourgeoisie indienne avec ses us, ses aléas, ses joies et peines, voyage dans l’intimité des sentiments délicats et pudiques de quatre hommes continuant de rêver aux femmes qui les ont marqués à jamais. Un joli texte tendre et d’une grande fraîcheur.

Fiche #1042
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Schneiter


Clare BROWN

Un enfant à soi
Belfond

1 | 303 pages | 02-06-2011 | 18.5€

Sur un sujet périlleux, Clare Brown nous offre un premier roman troublant et émouvant. A 32 ans, Jennifer malgré sa passion pour son violoncelle ressent sa vie comme ennuyeuse. Tout est bouleversé lorsque son regard croise celui du petit Sam, deux ans, une mère en marge qui selon Jennifer le néglige. Elle décide sur l'instant de l'aimer, de le protéger, de l'aider à grandir. Elle l'enlève et quitte tout pour rejoindre sa mère qu'elle n'a plus vue depuis cinq ans. Elle savoure tous les instants, s'installe dans sa nouvelle vie et oublie progressivement le danger et son geste. Pourtant le livre s'ouvre par sa confession avec une psychologue. Par un va-et-vient entre passé et présent, le roman alterne les chapitres d'entretiens avec la psychologue et le récit de l'année si heureuse partagée avec Sam ou plutôt Arthur renforçant autant l'émotion que le suspense quant à l'issue de cette confession introspective.

Premier roman

Fiche #956
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Sylvie Schneiter